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L’auteur des menaces de mort visant le proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel, après une altercation entre ce dernier et une élève majeure à qui il demandait de retirer son voile, a été condamné, lundi 18 novembre, par le tribunal correctionnel de Paris à une peine de 60 jours-amende de 10 euros chacun.
Ces 60 jours-amende, d’un montant total de 600 euros, peuvent valoir des jours de prison si le condamné manquait à les payer. Le tribunal l’a également condamné à effectuer un stage de citoyenneté de cinq jours et à verser 3 000 euros de dommages et intérêts à Philippe Le Guillou, proviseur au moment des faits. Après ces incidents, M. Le Guillou avait anticipé de quelques mois son départ à la retraite.
Il s’agit « d’un jugement stupéfiant qui banalise les discours de haine contre les chefs d’établissement menacés de mort dans l’exercice de leurs fonctions », a réagi dans un communiqué Francis Lec, son avocat, qui espère que le parquet fera appel. Interrogé à la sortie de la salle d’audience sur son état d’esprit en plein procès de huit personnes mises en cause dans l’assassinat de Samuel Paty, l’ancien proviseur a admis être secoué : « Chaque procès remet un peu tout sur le tapis, ce n’est pas facile. »
L’affaire du lycée Ravel remonte au 28 février. Le proviseur avait eu une altercation avec une élève majeure à qui il demandait de retirer son voile dans l’enceinte de l’établissement. Le lendemain, plusieurs menaces de mort étaient publiées en ligne, dont celle de A. A., le jeune homme de 27 ans jugé à Paris, qui sur son compte X écrivait : « C’est une dinguerie. Faut le brûler vif, ce chien. »
La plainte pour violence déposée par l’élève impliquée dans l’altercation a été classée sans suite à la fin de mars pour « infraction insuffisamment caractérisée ». « Je regrette profondément et je demande pardon », avait déclaré A. A. au tribunal lors de son procès en octobre.
Lors de l’audience, les assassinats de Samuel Paty, en 2020, et de Dominique Bernard, en 2023, avaient été de nombreuses fois évoqués, tout comme la difficulté de faire respecter la laïcité dans les établissements scolaires. « Quelquefois c’est difficile et parfois les gens ont peur », avait rappelé Philippe Le Guillou.
A la mi-mars, un autre homme interpellé dans le cadre de cette enquête a été relaxé à Lisieux (Calvados), mais le parquet a fait appel. En novembre, le ministère public a requis dix mois de prison avec sursis à l’encontre d’un troisième homme jugé à Bourg-en-Bresse (Ain). Le délibéré sera rendu le 28 novembre.
Le Monde avec AFP
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